Hakumei le Clan du Crépuscule
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 L'ombre de la "Sacrieuse", par Bless.

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Bakuh-Danh

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MessageSujet: L'ombre de la "Sacrieuse", par Bless.   L'ombre de la "Sacrieuse", par Bless. Icon_minitimeMer 4 Fév - 17:47

Les lumières dansent autant que les convives,
les bijoux chatoient à la lueur des dizaines de chandelles et la musique est douce,
langoureuse, distillée par une petite troupe de ménestrels dissimulée sous une alcôve. Par endroit on peut voir des couples enlacés. Les rires des femmes se font perlés et les tables recouvertes de mets fins et de liqueurs..

Les soirées de Madame Franceska font le bonheur des hommes de Pierregrise : Les repas y sont étudiés avec soin, les alcools renommés, et les filles des plus avenantes.
Peu des gentilshommes présents connaissaient les dessous de ces débauches de luxe. En effet, si les
filles présentes se montraient si agréables et conciliantes c’était, et de loin, par crainte de fâcher leur patronne avant tout.

Dans une chambre à l’étage de l’établissement se trouvait une jeune fille qui s’apprêtait. Vêtue d’une robe de satin émeraude, cette dernière fendue très haut et les jupons retroussés, on lui voyait les jambes, finement gainéesde blanc jusqu’à hauteur des cuisses.
Se mirant dans une psyché, elle relevait ses cheveux en un chignon savamment négligé, laissant échapper une cascade rousse de boucles souples. Marquant un temps d’arrêt, elle passa les doigts sur une marque rouge qui lui faisait le tour du cou.

Une légère grimace déforma ses traits et elle interrompit son geste pour se saisir d’un ruban de velours assortit à sa robe et le nouer de façon à dissimuler les traces sur sa peau.

Elle semblait retarder le moment où il lui faudrait quitter sa solitude, mais un coup frappé à sa porte la rappela à l’ordre. Une voix un peu sèche se fit entendre à travers la cloison, lui faisant froncer les
sourcils :

_Bless ! On t’attend en bas. Hâte toi où Madame va encore te faire corriger !

L’interpellée eut un sourire un peu amer : Lorsque "Madame" parlait de correction, peu savaient ce que cela impliquait. Elle repassa les doigts sur le ruban qui ornait son cou et se leva doucement,
repoussant ses jupons de dentelle.
Ouvrant la porte face a celui qu’elle nommait secrètement « le cerbère » elle le toisa en passant devant lui et s’éloigna dans le couloir sous son regard mauvais. Elle ne pouvait oublier la lueur de satisfaction qui avait luît dans les prunelles de l’homme lorsque Madame Franceska avait ordonné de lui mettre les fers, quelques temps auparavant.

Descendant les marches, la jeune fille approcha de la double porte derrière laquelle on attendrait d’elle qu’elle se montre souriante et.. disponible.

Elle pénétra dans la grande pièce, le regard brusquement vide, un sourire artificiel sur les lèvres.

Madame Franceska, en la voyant arriver, se précipita les bras grands ouverts, faisant mine de l’accueillir avec la plus grande joie :

_Mademoiselle Bless ! Vous êtes enfin parmi nous !

Un sourire de circonstance sur les lèvres, elle la prit dans ses bras, mais la jeune fille savait que cette comédie n’était destinée qu’a tromper l’assistance et cela lui fut confirmé par la petite phrase acide
qu’elle lui glissa à l’oreille..

_Tu me paiera ce retard petite grue... quelqu’un demande après toi expressément.

Elle s’écarta et repris a nouveau sur un ton presque maternel :

_Courrez donc saluer nos invités mon petit. Un charmant jeune homme vous attend

La jeune fille la regarda passer dans une autre pièce,
intriguée. Qui pouvait faire appel à elle personnellement ? et était ce pour cela que sa punition avait été abrégée ? Elle refit le geste de porter la main à son cou tout en se dirigeant entre les personnes présentes en affichant toujours son sourire un peu figé, puis elle s’approcha du boudoir ou
sa patronne avait disparu.

Elle l’entendait expliquer a l’homme qui semblait être présent qu’il lui faudrait être ‘’gentilhomme ‘’ et penser a faire un ‘’présent’’ a la jeune fille qu’il demandait a voir.

Prenant appuis sur le chambranle de la porte elle ne pu s’empêcher d’avoir un frisson de dégoût. Puis Madame Franceska apparut et lui fit signe d’entrer dans la petite pièce richement décorée.

Des rideaux de velours grenat étaient tendus sur les murs de la pièce, la transformant en une sorte d’écrin, les meubles de bois sombre, richement travaillés,brillaient doucement a la lueur des chandeliers. Une petite porte qui donnait sur un couloir menant aux communs était partiellement dissimulée derrière un paravent de bois ouvragé. Celle que l’on nommait Bless entra et salua le visiteur, cherchant à voir si elle le connaissait et Dame Franceska les laissa après avoir lancé un regard discret de mise en garde à cette dernière...
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MessageSujet: Re: L'ombre de la "Sacrieuse", par Bless.   L'ombre de la "Sacrieuse", par Bless. Icon_minitimeMer 4 Fév - 17:48

Son passé était encore trouble, peu de choses lui revenaient mais certaines, elles, ne s’estompaient pas.

Elle l’avait vu s’affaiblir, lentement, sûrement, puis ses gestes s’étaient fait hésitants et sans précisions.
Son regard par instant ressemblait à celui d’un enfant qui ne peut atteindre une chose dont il sait avoir éperdument besoin et ce regard là la transperçait, lui faisait mal.
Tout en attendant avec impatience l’escale qui permettrait à son bien aimé de se nourrir, elle n’avait pas ressentit la même fébrilité à l’approche de ce jour.

Elle savait ce qu’était la faim, ‘’Cette faim’’.
Ses songes s’étaient parés de souvenirs douloureux comme s’ils étaient des perles pour lui ramener à la mémoire les heures de lente agonie qu’elle avait passé à s’empêcher de se nourrir.

C’était avant...

A présent elle se sentait déchirée, torturée de l’entendre dans la pièce adjacente subvenir à ce besoin vital pour l’être qu’il était. Le froissement des étoffes lui fit crisper les doigts sur le linge dont elle s’essuyait les mains sans prendre garde. Les rires des deux filles lui vrillaient les tympans plus sûrement que le cri d’une banshee, mais les hurlements qui vinrent remplacer ces gloussements qui se voulaient charmeurs ne la soulagèrent pas plus.
Que ce soit pour rire, hurler, vivre ou mourir elles étaient pour un instant entre ‘’Ses’’ bras.
Même pour un instant fugace elle ne le supportait pas, même en ayant vu son regard se poser sur les catins, laissant paraître l’aversion qu’elles lui inspiraient.

Elle ferma les yeux un moment. Elle n’avait pas été bien différente par le passé. Ces deux là n’étaient que des filles de port, traînant leurs bas dans les tavernes à marins et les maisons glauques. Elle avait connu le satin et les richesses qui mettaient en valeur une peau, un regard, sans lui donner pourtant l’éclat du désir ou du plaisir.

Secouant la tête elle rouvrit les yeux, fixant la faïence de la cuvette d’eau où elle avait trempé ses mains, elle se laissa glisser au sol, dos au mur et attendit que les cris cessent.


Tilion était entré, l’avait prise par la main et relevée.
Ce grand Iop qui ne payait pas de mine n'était pas assez stupide pour ignorer ce que ses actes faisaient subir à la jeune fille. Après tout, comparé à lui ce n'était qu'une enfant au regard trop adulte.
Entraînée à sa suite elle avait laissé ses jambes avancer machinalement. Un pas après l’autre, croisant des visages, insensibles aux voix, aux rires. Elle ne faisait plus que suivre celui qui la guidait ainsi, loin de ces cris qui ne voulaient s’éteindre dans son esprit.

Le tangage caractéristique sous ses pieds se fit mollement sentir. Ils étaient de retour à bord, ses esprits lui revenaient lentement. Plusieurs jours s’étaient écoulés sans qu’elle ne réagisse, sans qu’elle ne les voit passer.


Certains matelots avaient un peu rit, racontant entre eux que le plus jeune du ‘’petit couple’’ avait laissé un chagrin d’amour en la personne d’une des deux prostituées avec lesquelles on les avait vus monter à l’auberge.
Mais les rires cessèrent vite, ils n’aimaient guère se faire remarquer par son compagnon, celui au regard si étrange. Il leur donnait toujours un peu la sensation de pouvoir lire en eux et cela les rendait nerveux.

Tilion l’avait aidée à descendre tout d’abord vers la cale où ils avaient trouvé le calme qu’ils recherchaient au début de leur voyage, mais au bout de quelques jours, alors que Bless commençait à se reprendre doucement, elle éprouva le
besoin presque obsessionnel de sortir dés que la nuit tombait, passant alors des heures à fixer la voûte étoilée avant de tomber de fatigue dans un sommeil agité.


Il la regardait souvent dormir. Elle semblait l'intriguer. A la fois encore jeune mais donnant la sensation d'avoir vécu bien longtemps. Portant une sorte de fatigue que seuls les plus anciens des siens ressentaient parfois après une vie longue mouvementée. Malgré le refus de la jeune fille elle était à ses yeux son infante, il ne parvenant à la voir autrement. Disciple de Iop parmi les plus âgés, portant la trace des anciens dans sa nature elle même, il était un être de la nuit et le serait de tout temps.. Et elle... Elle... dont il avait désiré faire sa semblable, mais qui malgré son jeune âge avait su résister a l'appel qui en séduisait plus d'un..

Le regard vert de la jeune disciple de Sacrieur s'ouvre doucement. La lune est encore haute mais le jour ne tardera pas. Elle croise celui de son compagnon et ébauche un sourire vague. Elle l'accompagne vers la cale, le regarde fermer les yeux sur son sommeil morbide et enfin, alors qu'il ne donne plus signe d'éveil elle se détourne.
Elle sait que sa décision est la seule qui soit acceptable, la seule qu’elle puisse prendre. Autrement un jour elle finira par le haïr.
Réunissant quelques affaires elle noue le tout dans un napperon puis s’attarde encore un instant à ses côtés.
Elle passa une main sur la joue blême de l’endormi. Il lui semblait être revenu six années en arrière à cet instant précis et les larmes, chose rare chez elle, vinrent poindre à ses paupières. Se reprenant elle se leva alors, prenant son bagage elle remonta sur le pont. L’aube grisâtre apparaissait enfin et le navire allait faire escale, lui permettant de retourner à terre.. Lui permettant de commencer une nouvelle vie.
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