Il faisait très froid dehors, mais le visiteur ne s'y était pas attardé.
Confortablement installé sur l'un des fauteuils, il fumait une très longue cigarette, expirant des volutes de fumée bleue pailletée.
Dans son costume trois pièces parfaitement assortis, on aurai dit un jeune homme de la cour du roi Allister, séduisant ces princesses exotiques, des bellâtres, issues des villages les plus isolés des îles Pandala, ou d'autres contrées inconnues.
Mais ce n'était pas à la cour qu'il avait passé ce dernier mois. Ce n'était pas non plus en compagnie de ses compagnons d'Hakumei, qu'il venait de quitter.
Notre jeune féca avait passé ces quelques semaines reclus du monde des honnêtes-gens.
Il avait fréquenté la vermine, la pourriture, les milieux les plus douteux...
" Narrateur, laisse moi continuer je te prie, je peux le faire moi même... Tu as tendance à extrapoler facilement... "
Mais...
<< Non, inutile d'insister, c'est à moi, +Sasori+ de parler .
Merci.
*Ecrase nonchalamment sa cigarette, décroise les jambes et s'éclaircit la gorge. Un silence pesant s'installe quelques minutes *
Si vous voulez tout savoir, je n'ai pas trouvé le bonheur ailleurs.
*Baisse les yeux, tripotant son bouton de manchette *
Je ne suis pas très fier de moi cela dit... Je me suis installé dans un quartier douteux, du coté Est de Brakmar. Les prostituées y racolent, les ivrognes y braillent, et les escrocs et bandits en tout genre s'y cache, faisant secrètement fortune, au dessus de cette belle pagaille.
*secoue la tête*
C'est pas joli à voir...
Me voilà employé comme serveur dans l'une des plus infâmes tavernes de la ville basse " La Cochonne Fringante ".
L'endroit est souillé par le désespoir, l'air y est vicié, et l'atmosphère lourde de rire gras et pervers, de cris de monstres en tout genre.
" Holà mon minet, apporte moi donc encore une' pinte ! " m'apostrophait l'un des horrible gaillard, pilier de comptoir ripaillant avec ses congénère. Tous de vieux iop unijambistes, des écaflip borgnes, des femmes énutrofs édentées dont on soupçonnerai la sorcellerie.
Justement, voici que l'une d'elle répondant à ces caractéristiques me griffe le bloque le passage avec sa pelle rouillée et me dit, avec un grand sourire tout simplement malsain
" A quelle heure finis tu ton service chéri, on pourrai se retrouver chez moi ! Ce n'est pas parce que je suis un peu défraichie que je ne sais plus y faire ! " Et la voilà qui commence à me caresser le ventre de ses mains ridées et griffues.
Abominable comme univers, oui vous pouvez le dire. Je sortais tous les soirs pleurer à la fin de mon travail, il me fallait pourtant me faire une place dans le milieu brigand, l'un de mes plus grandes aspirations !
*Essuie du bout de l'index une larme perlant à ses paupières *
Mais c'en était décidément trop pour moi. Après avoir quitter les compagnons qui en fin de compte me plaisaient, croyant pouvoir trouver le bonheur ailleurs, plus loin, me voilà tombant de haut, très haut, avec pour seule amie le vice, qui n'est pas un si bon compagnon.
J'ai fais marche arrière. J'ai troqué mes habits moulants et provoquant contre de luxueuses redingotes * essuie une poussière invisible de sa veste en soie d'arakne *
et j'ai décidé de frapper à la porte de mes anciens amis, pour peu qu'elle soit ouverte dans un sens comme dans l'autre. * jette un regard entendu à l'assistance *.
J'ai décidé de m'occuper plus de ma personne, de mettre mon imagination à profit, je sais qu'il y a une myriades de possibilités à exploiter.
Je peux comprendre que vous ayez été agacé de mon départ, mais si savais ce que c'est de regretter, sacher alors ce que je ressens amèrement à ce moment même.
J'ai peur que vous ne me refusiez, grand et fiers devant la loyauté que vous portez en la guilde Hakumei. Sachez simplement, que j'ai passé de très bons moments en votre compagnie, et que j'ai vraiment hâte de faire connaissance avec des personnes que je n'ai pas encore eu le temps de côtoyer.
Sur ce...
* Se lève, prends son chapeau et son par-dessus, sort une cigarette de l'une de ses poches et s'éloigne dans le noir de la nuit par la porte. *
Libre à vous de décider...
*ferme délicatement la porte *